Pourquoi répétons-nous toujours les mêmes schémas en amour.

Pourquoi finalement faisons-nous toujours les mêmes erreurs ? Pour comprendre cela, il faut comprendre comment nous devenons nous-mêmes, ce qui est d’un même temps, simple et extrêmement complexe.

PSYCHE

CELINE PISAN

6/25/20237 min read

Introduction:

En tant que psychanalyste multi-référentiel, permettez-moi de vous guider dans une exploration captivante des schémas répétitifs qui se dessinent dans nos relations amoureuses. Pourquoi, malgré notre désir de changement, nous retrouvons-nous souvent pris au piège des mêmes erreurs ? Pour répondre à cette question, il est essentiel de plonger au cœur de notre devenir, un voyage aussi simple que profondément complexe.

Dès les premières années de notre existence, le théâtre de notre psychisme se construit par une force puissante : l'imitation. Telles des éponges émotionnelles, nous absorbons les schémas relationnels qui nous entourent aussi bien ceux de nos parents que ceux de notre environnement social. Dans cette danse subtile entre nature et culture, nous apprenons à aimer en observant les modèles qui nous sont présentés.

Pourtant, derrière cette apparente simplicité, réside une complexité fascinante. Chaque expérience vécue, chaque interaction, chaque amour déchu, façonne notre vision intime de ce qu'est l'amour. Nos premières relations affectives, imprégnées d'émotions intenses et parfois troublantes, laissent une empreinte indélébile sur notre être. Les blessures non cicatrisées et les peurs profondément enracinées se transforment en éléments constitutifs de notre identité amoureuse.

Dès l’enfance, le psychisme se construit par imitation.

Nous nous construisons psychiquement dès la naissance, par imitation des modèles familiaux, c’est-à-dire en priorité de ce que l'on appelle les figures d’attachement. Ces figures d’attachement.

C’est en priorité dans les toutes premières années de la vie, la mère, mais ça peut être aussi un substitut maternel, dans certaines conditions familiales, il se peut que ce soit le père qui a cette place, ou aussi la grand-mère en fonction de la place qu’elle peut être amenée à prendre dans les premières années de l’enfant.

L'enfant, donc, va se construire psychiquement compte tenu de ce modèle par imitation du modèle, autrement dit qu’il va (sans s’en apercevoir évidemment) incorporer tous les éléments du modèle. Et, ça va s’imprimer dans son cerveau alors bien sur ça suppose donc de comprendre comment fonctionne le cerveau…

Le cerveau

Enregistre les émotions qui suscitent la relation à autrui.

Nous savons comment on fonctionne encore qu’imparfaitement puisque nous avons, dans un premier temps, privilégié la connaissance du cerveau dans ses fonctions cognitives. Mais, l'essentiel du fonctionnement du cerveau n’est pas uniquement « cognitif » de l’ordre des connaissances, il est aussi tributaire dans son fonctionnement de tout ce que nous allons incorporer dans la relation à l’autre, au niveau émotionnel, au niveau affectif, au niveau des sentiments au niveau des émotions.

Le couple parental et le couple conjugal ne font qu’un aux yeux de l’enfant

Partons du principe qu’aucune famille n'est parfaite ni parfaitement fonctionnelle, c’est de la façon ou les rôles parentaux sont exercés que vont se produire éventuellement des anomalies, qui peuvent ensuite se reproduire de génération en génération. Les problèmes de nos parents, nous les vivons en permanence avec eux.

Nous sommes au départ une surface vierge, le couple parental, c’est-à-dire celui qui va être le modèle qui est le couple des parents "comme parent", s’appuie sur le couple conjugal. Il n’y a pas, quelque chose qui serait une spécificité du couple parental isolé du couple conjugal, ce que l’enfant perçoit, c'est le couple conjugal.

Le point de départ, il est clair puisqu’il est annoncé, vous vous mariez pour le meilleur et pour le pire alors pourquoi dire autant que pour le pire parce que l’on sait qu’il y a le pire, il existe. Nous incorporons au fur et à mesure de l’avancée du couple la problématique de nos parents, nous voyons nos parents s'engueuler, nous voyons nos parents ne pas s’entendre, nous voyons nos parents malheureux d’être ensemble parfois, nous voyons nos parents, etc., etc.

Souvent dans le couple, ce sont les divergences sur le modèle d’éducation à donner aux enfants. Fréquemment, les personnes qui viennent me consulter, me disent quand je leur demande : "qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi vous entendiez plus ?" On n’était pas d’accord sur la façon d’éduquer les enfants, mais en fait, si l'on creuse un peu, on va découvrir que le désaccord, ce n'était pas ça réellement, mais que le désaccord était fondamentalement lié au fait que nous avons besoin de nous soutenir, nous écouter, la femme à besoins d'écoute, l'homme de soutien et surtout un peu plus pour les hommes, notamment, de sexualité pour apaiser les tensions et apaiser aussi les tensions du couple,

S’il y a tout ça dans un couple tous les désaccords sont surmontables, s’il n’y a plus ce lien et que les reproches forment l’essentiel du couple et bien les désaccords devienne insurmontable.

Dès que le couple se crée, le modèle précédent revient en force.

À partir du moment où les personnes se mettent réellement en couple, tout le modèle familial précédent, commence à revenir en force, alors qu’il avait été mis sous le boisseau précédemment, durant toute la phase de maturation du "devenir adulte", l’adolescence notamment, avant les engagements.

À partir du moment où nous créons une famille, où il y a des engagements formels ça bouleverse tout dans la tête, tout le modèle familial précédent aussi bien le meilleur que le pire, quand le pire était là, tout ça revient en force avec une compulsion de répétition irrépressible. Si elle n’a pas été traitée bien évidemment. C’est ce que Freud avait constaté, mais sans comprendre pourquoi le cerveau alors que précisément, on c’était dit avec mes parents, ça a été une catastrophe, moi, je ne vais pas reproduire le modèle et pourtant, on le fait, on plonge sans s'en apercevoir juste parce que c’est inscrit dans le cerveau et ça ressurgit à ce moment-là à notre insu, mais il ne répète pas seulement les erreurs. Il répète aussi ce qui s’est bien passé. C’est ça qui est vraiment impressionnant.

Conclusion

En tant que psychanalyste multi-référentiel, nous arrivons à la fin de cette fascinante exploration des schémas répétitifs en amour. Nous avons plongé dans les profondeurs de notre psychisme, où les fils du passé s'entremêlent avec les aspirations du présent. À travers cette introspection, nous avons découvert que la répétition de nos erreurs amoureuses n'est ni le fruit du hasard ni une simple fatalité, mais plutôt une conséquence complexe de notre devenir en tant qu'êtres humains.

Dès l'enfance, notre psychisme se forge par l'observation et l'imitation des modèles relationnels qui nous entourent. Nous absorbons les schémas transmis par nos parents, nos proches et notre environnement social, et nous les intégrons profondément dans notre identité amoureuse. C'est ainsi que se forment nos premières croyances, nos premières expériences émotionnelles, et nos premières blessures.

Pourtant, ce qui semblait être une construction simple se révèle être un labyrinthe complexe de désirs et de peurs, d'attirances et de répulsions. Nos choix amoureux sont influencés par nos blessures non cicatrisées, nos schémas familiaux et nos croyances limitantes. Nous nous retrouvons inexplicablement attirés par des partenaires qui incarnent nos expériences passées, espérant inconsciemment guérir nos blessures les plus profondes.

Cette tendance à répéter les mêmes schémas en amour est en réalité une quête de résolution, un appel de l'inconscient à revisiter et à transcender nos expériences passées. Nous sommes poussés à revivre les mêmes scènes, les mêmes dynamiques relationnelles, dans l'espoir de trouver une guérison et une rédemption. C'est une façon paradoxale de tenter de maîtriser notre histoire, de lui donner un sens et de la transformer en une opportunité de croissance personnelle.

Cependant, briser ce cycle répétitif exige un travail introspectif courageux et une volonté de se confronter à nos blessures les plus profondes. En prenant conscience de nos schémas et en explorant les racines de nos choix amoureux, nous pouvons commencer à libérer notre être des entraves du passé. Ce processus exige patience, compassion envers soi-même et un accompagnement professionnel si nécessaire.

Alors que nous concluons cette réflexion, je vous invite, cher lecteur, à continuer votre propre voyage d'exploration intérieure. Le chemin pour sortir de ces schémas répétitifs peut sembler ardu. Cependant, il est parsemé de découvertes, de guérisons et d'une possibilité d'amour authentique et épanouissant.

En comprenant comment nous devenons nous-mêmes, nous ouvrons la voie à la transformation et à la création de nouvelles histoires amoureuses, imprégnées de sagesse, de résilience et d'une véritable connaissance de soi.