Les Différentes Formes D’extériorisation Du Conflit Interne

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous vous trouvez parfois en conflit avec vous-même, ressentant des émotions contradictoires et vivant des états émotionnels complexes ? Ces conflits internes peuvent provenir d'un combat entre différentes parties de votre être, entre votre Moi, votre Ça et votre Surmoi. Lorsque ces exigences contraires s'affrontent en interne, vous vous retrouvez pris au milieu d'un conflit intense, ce qui peut engendrer des émotions telles que la colère, la frustration, l'angoisse, la peur ou la tristesse. Vous pouvez même réagir de manière violente face à certaines situations sans comprendre pourquoi. C'est dans ces moments-là que consulter un psychanalyste multi-référentiel peut être bénéfique pour vous aider à démêler ces conflits internes et à trouver un équilibre intérieur.

Quand est-ce qu’il y a conflit interne en psychanalyse ?

On peut parler de « conflit intérieur » quand dans l'intime même d’un sujet s’affrontent en interne des exigences contraires, conflit entre le Moi, le Ça et le Surmoi du patient. Le conflit interne est un combat à l’intérieur même de l'individu est du coup ancré par des pensées contradictoires, il connaît alors des états émotionnels qui obligent le Moi à mettre en place des mécanismes de défense, ces émotions sont la colère, la frustration, l’angoisse, la peur, la tristesse pouvant même aller jusqu'à la violence face à certaines situations sans pour autant savoir pourquoi, c’est cela qui amène souvent le patient à consulter. Freud parle alors de névrose, car contrairement à la psychose ou le conflit est externe (en conflit avec son environnement, le Moi et la réalité) Le névrosé est en conflit avec lui-même et se bat au quotidien avec son « Ça », son « Moi » et son « SurMoi » confronté à la réalité. Toujours selon Freud « la névrose est faite de symptômes dont la fonction est d’éviter la rencontre avec les pensées dérangeantes, donc de préserver le refoulement de pulsions inacceptables pour le Moi du sujet ». Ce qui fait du conflit psychique la notion fondamentale de la névrose, dont le symptôme en est l’expression symbolique autant qu’une conciliation entre la pulsion et la défense qui y est opposé, il est donc généré pour éviter l'envahissement de l’angoisse.

Quelle est la source du conflit interne… Qui sont ce Moi, ce Ça, et ce Surmoi ?

En chacun de nous nous avons trois influences qui fondent notre personnalité et ce sont celles-ci qui provoquent nos conflits internes inconscients.

Le Ça : Le Ça est tout ce qui est irréfléchi, héréditaire, spontané, mais pas que puisqu’il est aussi ce qui est acquis et refoulé. C’est une énergie brute d’où nous viennent nos actes, il ne possède pas de contact direct avec l’extérieur, il utilise le moi inconscient pour ça. Il est fait donc en intégralité dans l’inconscient (1er Topique) mais ne fait pas tout l’inconscient, car il y a aussi une partie du Moi et du Surmoi.

Le Moi : Le moi existe dès la première fixation, il fait appel à la raison, il est le médiateur entre le Ça « ce qu’il souhaite » et le Surmoi « ses exigences ». Il est à la fois les actes conscient et l’adaptation à la réalité. Ses mécanismes de défense se trouvent quant à eux dans la partie inconsciente du Moi.

Le Surmoi : Le Surmoi lui est formé des images qui ont été modelées par les éducateurs de toute une vie (parents, famille, religieux…) de ce fait, il est le juge et informe donc le Moi de ce qui est permis ou pas. Il a comme le Moi une grande partie qui se trouve dans l’inconscient. Quand le Surmoi est un peu trop fort, il peut être dictateur pour le sujet et peut alors accentuer le nombre de conflits qui forme la névrose qui s’exprime par les mécanismes de défenses qui eux s’opposent à la pulsion « le symptôme ».

Une thérapie permet de réduire le poids du Surmoi pour laisser la place au fondement du sujet (le Ça) qui lui permet de s’accepter dans le MOI.

En résumé, Le Moi ne peut pas autoriser tous les désirs du Ça surtout s’ils ne sont pas adéquats au principe de réalité mis en place par le Surmoi, c’est de là que naissent les conflits intérieurs qui sont extériorisés dans la névrose par les symptômes (mécanisme de défense du Moi). Est-ce un peu plus clair ?

Qu’elles sont ces névroses qui peuvent nous faire souffrir ?

-La névrose d’angoisse,

La névrose d’angoisse est une névrose dans laquelle tout ce qu’est le sujet (personnalité, action …) est l’expression de son angoisse, elle fait partie de lui, elle le représente. Il a le sentiment de mise en danger, de peur alors que la situation dans laquelle il se trouve sur le moment ne l’est pas. Cela peut être très invalidant pour lui au quotidien surtout quand elle devient un trouble comme dans la névrose d’angoisse chronique avec des périodes d’aggravation qui sont liées à certains événements dans sa vie (une rupture, la perte d’un être cher, problème dans le travail…) Il y a alors avec cette névrose des risques aussi de dépression qui peuvent entrainer une dépendance à certaines substances (cachet, alcool, cannabis, ou certaines autres drogues).

-La névrose phobique,

La névrose phobique, c'est une peur irrationnelle qui peut être déclenchée par une situation sans danger réel, les sujets peuvent présenter une ou plusieurs phobies simultanément. Les facteurs d’apparition sont mal connus, mais ce qui est sûr, c'est qu’elles sont intrapsychiques et inconscientes avec sans doute un facteur qui serait familial. Le patient lui-même sait que ses peurs sont irrationnelles, Freud dit même dans le cas du petit Hans qu’elle peut s’apparenter à la névrose d’angoisse puisque le symptôme phobique est le centre du problème.

-La névrose obsessionnelle,

La névrose obsessionnelle fait en sorte que le sujet est en présence d’obsession ou de compulsion, parfois même les deux réunis. Pour l’obsession, il s’agit de pensées, pulsions ou images récurrentes et persistantes, qui, à certains moments de l’affection, sont ressenties comme intrusives et inopportunes qui entrainent une anxiété et une détresse. La personne fait alors des efforts pour ignorer ou réprimer ces pensées, pulsions ou images, afin de les neutraliser, elle peut faire acte d’une compulsion qui est un comportement répétitif ou actes mentaux qui sont destinés à bloquer ou diminuer l'angoisse ou le sentiment de détresse que ressent l’individu.

-La névrose hystérique,

La névrose hystérique est une névrose avec laquelle le conflit interne s’exprime de façon complètement inconsciente à travers le corps du sujet, ce sont des manifestations fonctionnelles alors que l’on ne constate aucune lésion organique, ce sont pour l’individu des excès d’angoisse incontrôlables. Dans les faits tout va bien, mais en fait le corps va mal et c’est une réelle souffrance pour le sujet. -Il y en a aussi quatre autres moins importantes classées dans les névroses :

-La névrose de transfert,

La névrose de transfert est le fait d’avoir une relation à l’autre « objet » particulière, elle est plutôt d’origine enfantine, le sujet confond inconsciemment le passé avec le présent. Il vit sincèrement des sentiments (pulsion, désir …) au moment présent par rapport à une personne, alors qu’ils ne sont pas réels puisqu’ils sont fondés sur une relation venant du passé de l’individu.

-La névrose neurasthénique,

La névrose neurasthénique est une névrose qui peut être assemblée à la mélancolie (qui est une perte de la joie de vivre, un état nostalgique) ou alors à l’hypocondrie. Elle est affectée à un rythme de vie stressant comme le surmenage.

-La névrose narcissique.

La névrose narcissique est en opposition complète avec la névrose de transfert et c’est bien plus que de l’estime de soi. Le sujet n’a pas besoin de relation psychique avec le monde extérieur. Toutes ces névroses ont en leur centre le conflit interne, elles n’existent que grâce ou à cause de lui.

Maintenant que l’on a vu pourquoi nous allons voir comment il s’en extériorise, à toutes ces névroses existent des symptômes qui nous permettent de les reconnaître.

Repérer ses symptômes, c'est déjà aller un peu mieux :

-Symptômes liés à la névrose d’angoisse :

Le sujet est irritable, ressent une agitation et a des troubles du sommeil, il peut même parfois avoir du mal à se concentrer. Au cours des crises : Elles arrivent d’un coup et peuvent durée parfois entre 10 minutes minimum et peuvent aller jusqu’à 30 minutes, elles se caractérisent par des symptômes tels que des palpitations, des nausées, des céphalées, des douleurs du thorax, des vertiges, des sueurs, accompagnés souvent d’une peur de mourir incontrôlable avec perte totale de contrôle.

-Symptômes liés à la névrose Phobique :

Il s’agit de la peur irrationnelle qui est déclenchée par une situation qui n’a rien de dangereuse. Elle peut être provoquée par un objet extérieur, par exemple : Araignée, souri, transport tel que les avions, les trains… Ce sont des phobies simples Puis, il y a celles qui sont amenées par des situations comme : Agoraphobie (peur de la foule), claustrophobie (peur des lieux clos), la phobie sociale (prise de parole en public)…

-Symptômes liés à la névrose obsessionnelle 

Ce sont des comportements répétitifs (se laver les mains plusieurs fois d’affilée, fermer une porte tel un rituel, vérifier à plusieurs reprises…) Ou des actes mentaux (prier avant d’effectuer une action, compter jusqu'à un nombre précis, répéter des mots silencieusement.) Ce comportement est à l’origine d’une perte de temps énorme dans la vie du sujet ou démontre une détresse significative qui altère son fonctionnement social, professionnel, amoureux.

-Symptômes liés à la névrose hystérique :

Ils peuvent apparaitre de façon passagère, accidentelle ou alors être permanents, le symptôme peut conduire les sujets à avoir l’apparence d’infirme avec parfois une paralysie d’un membre, trouble de la parole, de la sensibilité. Il peut arriver que la personne s’évanouisse ou fasse des crises qui peuvent s’apparenter à l’épilepsie.

Symptômes liés à la névrose neurasthénique

Les symptômes de cette névrose sont liés au surmenage, sans doute les prémices du « Burn Out ». Le sujet présente les signes d’une grande fatigue sans raison apparente, anxieux sur des situations qui ne le permettent pas, à souvent des maux de tête, des névralgies accompagnées par une perte de la joie de vivre qui entraine une diminution de l’activité.

-Symptômes liés à la névrose de transfert :

Le symptôme lié à cette névrose est assez spéciale puisque S.FREUD en a fait un élément majeur de la psychanalyse, il les analysait, car comme ils ont été liés à une relation passée, cela lui permettait d’en savoir plus sur la névrose du patient. Mais, attention, le symptôme qui, est donc de projeter des sentiments passés d’origine infantile (amour, haine…) sur une relation du présent peut par conséquent être irrationnelle puisque confondre le passé avec le présent peut aussi offrir des réponses inadaptées, déplacées et inadéquates.

-Symptômes liés à la névrose narcissique :

S.FREUD fait de la névrose narcissique l’opposé de la névrose de transfert, le symptôme lié à cette névrose se traduit habituellement par des troubles au niveau de la libido puisque le sujet est dénué de relation psychique avec le monde extérieur.

Il y a aussi d’autres symptômes qui n’appartiennent pas forcément à une névrose, mais peuvent être l’extériorisation d’un conflit interne, comme :

-Le syndrome de MÜNCHHAUSEN ;

Il peut venir d’un traumatisme de l’enfance où le sujet a eu l’impression d’être négligé face à une maladie de lui-même ou de l’un de ses proches (mère, frère ou sœur), il ressent alors le besoin de simuler une maladie grave pour attirer l’attention de ses proches et du personnel médical souvent grâce à une prise de médicament qui le met en danger physiquement et qui provoque chez lui de faux symptômes. C’est la traduction d’un conflit psychique par l’expression physique. On pourrait le voir comme un simulateur conscient, mais c’est plus complexe puisqu'ils sont porteurs d’une souffrance inconsciente. Parfois même ce sont ses proches qui en subissent les conséquences pour avoir la même attention du personnel médical et de ses proches, mais cette fois-ci comme parents aimants et courageux.

-La scarification :

C'est le besoin d’avoir mal physiquement pour effacer ou atténuer une douleur morale. D’abord, cela peut commencer de façon superficielle puis le patient arrive à se faire saigner avec des objets coupants afin d’en garder les plaies qui symbolisent sa douleur. C’est montrer sur son corps sa douleur intérieure, cela lui permettra d'expulser cette émotion de douleur trop forte et qu’il ne comprend pas toujours. Le sujet va au début le faire que de temps en temps puis cela deviendra nécessaire et peut même devenir addictif.

-Boulimie et anorexie :

Ce sont des troubles du comportement alimentaire qui survienne principalement chez les filles au moment de l’adolescence, mais pas uniquement. Le sujet se sent mal dans son corps, on parle d’anorexie mentale nerveuse quand la personne va jusqu'à des restrictions alimentaires excessives, la boulimie quant à elle est une crise d’une consommation excessive de nourriture qui est souvent suivie de vomissement. Dans les deux cas, il s’agit de sujets qui par perfectionnisme ont un besoin de contrôle ou d’attention, car ils ont généralement une faible estime de soi, et de porter ce contrôle les rassure.

-Hypocondrie :

C’est une angoisse par rapport à sa santé où les symptômes d’une maladie sont erronés, mais perçus par le patient comme étant dangereux et indiquant le cas d’une maladie grave. La peur de la mort devient constante, de nos jours les sites internet spécifiques aux maladies accentuent ce trouble et donne accès au sujet à de nouveaux troubles qu’il ne ressentait pas forcément. Ces comportements peuvent à force d’insister auprès des médecins entrainer une médicamentation qui aura sur le patient une amplification de ces symptômes. Lors de forte crise, l’hypocondriaque peut ressentir les symptômes que l’on retrouve chez les névroses obsessionnelles ou d’angoisse.

Conclusion

Les conflits internes en psychanalyse sont des batailles complexes qui se déroulent au plus profond de notre être, opposant les différentes parties de notre psyché. Ces conflits peuvent donner naissance à des névroses, des symptômes et des souffrances qui peuvent entraver notre vie quotidienne.

Freud emploie le terme de névrose pour désigner une maladie nerveuse dont les symptômes symbolisent un conflit psychique refoulé d’origine infantile, elle résulte donc d’un mécanisme de défense contre l’angoisse et d’une formation de compromis entre cette défense et la possible réalisation d’un désir.

Elles sont donc le conflit interne dont la spécificité est dans le refoulement qui est le résultat du conflit psychique et des symptômes qui en découlent qui servent à extérioriser le conflit interne en lui-même.

Ce combat est interne à chaque personne et est issu de pensées contraires, ressentir des sentiments et des émotions ambivalentes, c’est cela un conflit interne. Tout le monde doit y faire face quelles que soient ses conditions ou son époque et pourtant beaucoup de patients atteints de névrose ne pensent pas au moment de consulter que leurs symptômes viennent de leur histoire. Ils savent juste que ça va mal et qu’ils se sentent empêchés ou déprimés. Le thérapeute va alors progressivement engager avec le patient une relation « dans la parole » qui va par l’analyse reconstituer sa vie, son histoire, cela peut être passionnant, mais aussi difficile et éprouvant (car tous ces éléments n’ont pas été refoulés par hasard) et finalement va par ce biais donner un sens au symptôme, il s’agit de réaménager son psychisme afin que le sujet puisse avoir les moyens de changer sa vie et de vivre plus en accord avec ses désirs.

En consultant un psychanalyste multi-référentiel, vous bénéficiez d'une approche holistique et intégrative qui considère toutes les dimensions de votre être. Grâce à cette thérapie, vous pourrez explorer les raisons de vos conflits internes, approfondir votre compréhension des névroses et des symptômes qui en découlent, et trouver des stratégies pour les extérioriser de manière saine. En libérant votre esprit des poids du passé et en établissant un équilibre entre votre Moi, votre Ça et votre Surmoi, vous pourrez découvrir une nouvelle harmonie intérieure et vivre une vie plus épanouissante. N'attendez plus, consultez un psychanalyste multi-référentiel dès aujourd'hui et commencez votre voyage vers la guérison et la transformation.

LE SYMPTOME EN PSYCHANALYSE

Mieux comprendre ce qu’il m’arrive… Les Différentes Formes D’extériorisation Du Conflit Interne... Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous vous trouvez parfois en conflit avec vous-même, ressentant des émotions contradictoires et vivant des états émotionnels complexes ? Ces conflits internes peuvent provenir d'un combat entre différentes parties de votre être, entre votre Moi, votre Ça et votre Surmoi.

PSYCHE

CÉLINE PISAN

6/20/202312 min read