La psychogénéalogie… Portons-nous-en nous un héritage émotionnel ?

Bienvenue sur ce voyage fascinant au cœur de la psychogénéalogie, une exploration profonde des liens mystérieux qui tissent la trame de notre être. En tant que psychanalyste dédié à la compréhension des racines psychiques, je suis enchanté de vous inviter à plonger dans les méandres de cette discipline captivante. La psychogénéalogie, c'est l'art de dévoiler les secrets enfouis au sein de notre arbre généalogique, illuminant ainsi les zones d'ombre qui influencent nos vies de manière insoupçonnée. Imaginez-vous comme l'héritier d'un récit familial complexe, où les émotions, les schémas comportementaux et les non-dits sont transmis de génération en génération comme des trésors enfouis dans l'inconscient collectif.

Céline Pisan

1/4/20248 min read

Introduction...

Au fil des décennies, la psychogénéalogie s'est affirmée comme un outil puissant permettant de décoder les héritages psychiques qui sculptent notre identité. Elle nous offre une vision claire de notre histoire, de la manière dont les expériences de nos ancêtres résonnent en nous aujourd'hui, influençant nos choix, nos relations et notre bien-être émotionnel.

Dans ce blog, nous explorerons ensemble les tenants et les aboutissants de la psychogénéalogie, dévoilant les mécanismes subtils qui relient le passé, le présent et l'avenir. Vous découvrirez comment les schémas familiaux, les secrets bien gardés et les traumatismes non résolus peuvent influencer notre psyché, mais surtout, comment les prendre en main pour créer une vie plus épanouissante.

Préparez-vous à plonger dans les profondeurs de votre propre histoire, à démêler les fils du passé pour tisser consciemment le fil de votre destin. La psychogénéalogie nous offre la possibilité de guérir, de transcender les limitations héritées, et d'embrasser pleinement notre potentiel unique.

Que ce voyage vous éclaire sur votre propre parcours, vous libère des chaînes du passé et vous guide vers une compréhension plus profonde de vous-même et qui sait peut-être qui va révéler les trésors cachés de votre histoire familiale et de vous conduire vers une vie plus authentique et épanouissante.

Définition...

Quand je pense psychogénéalogie, cela m’entraîne à me poser une question qui, dans mon cas, est centrale. Portons-nous-en nous un héritage émotionnel ?

S. Freud :

L’être humain, c'est comme un iceberg, quand on voit la pointe de l’iceberg, on a pas la moindre idée d'où il va aller, parce que c’est ce qu’il y a sous l’eau qui conduit l’iceberg quelque part et ce qu’il y a sous l’eau, c'est notre inconscient et notre histoire de famille.

-La psychogénéalogie est une théorie développée dans les années 70 par Anne Ancelin Schützenberger selon laquelle les événements, traumatismes, secrets, conflits vécus par les ascendants d’une personne conditionneraient ses faiblesses, ses troubles psychologiques, ses maladies et ses comportements.

-Pour élaborer cette théorie, Anne Ancelin Schützenberger, s’est fondée sur ses propres observations et sur des concepts issus de la psychanalyse, de la psychologie, de la psychothérapie et de la systémique.

-La psychogénéalogie est un outil thérapeutique qui s’intéresse aux liens complexes qui se sont tissés dans notre famille. Elle observe la place que nous occupons dans notre famille, en se référant aux informations généalogiques, à la mémoire familiale et aux secrets de famille, afin de comprendre l’impact psychologique sur la descendance, d’événements douloureux qui se sont produits dans les générations précédentes.

-L’analyse transgénérationnelle cherche à montrer qu’il existe une forme de reproduction inconsciente entre les générations. Prendre conscience de notre histoire permet de se déculpabiliser et de la transformer en une autre qui nous ressemble. (Larousse)

La mise en place d’une crypte dans une famille

Il y a deux conditions pour mettre en place une crypte, la première est un secret qui est partagé par une personne ou un cercle familial, un secret qui jette la honte sur la famille, c’est de ce secret honteux que résulte la crypte (le caveau). La deuxième condition est que « l’autre » (celui à qui appartient le secret) et avec qui on le partage, a pour le sujet une place centrale et joue un rôle d’idéal du Moi.

Le sujet se retrouve donc avec un conflit intérieur :

-S’il parle et dénonce ce secret, il prend le risque de perdre son Idéal du Moi.

-S’il garde ce secret honteux, il persiste dans l’idéal du Moi et crée une crypte.

C’est l’impossibilité de dire qui prévient la névrose.

Comment le secret devient une crypte :

  • On démarre avec un secret honteux, indicible, partagé,

  • Il se produit alors un morcèlement du topique lié à la honte qui en résulte.

  • l’objet va donc être incorporé par le sujet et crée une crypte qui représente un fragment dans le psychisme qui n’est pas conscient, mais pas non plus inconscient (puisque l’oubli de ce secret est impossible).

La crypte qui devient fantôme

Le fantôme lui est natif de la transmission de la crypte, il se développe lors de la seconde génération. C'est le travail dans l’inconscient du secret honteux et inavouable. Il revient généralement dans les actes, les paroles, les symptômes.

Le fantôme toutefois, lui n’a jamais été conscient, il résulte du passage inconscient d’un sujet à l’inconscient d’un enfant ou petit enfant, et peut-être même à d'autres membres de la famille élargie.

Il n’est que le témoignage de l’existence d’un secret honteux qui viendrait d’un autre.

Indicible (1ʳᵉ génération), innommable (2ᵉ génération), impensable (3ᵉ génération).

Comment le fantôme se transmet-il ?

Pour l’enfant, le conscient et l’inconscient de la mère sont pareils, pour lui, aucune différence n'existe, puisque avant le langage l’enfant partageait avec sa mère son conscient et son inconscient. Puis l’enfant se met à parler et dans le temps où il annule l’inconscient de la mère, où il s’en débarrasse, il le récupère pour lui seul, mais en version fantôme. Effectivement c'est par les mots (non-dit) que le fantôme se créer, il se transmet de l’inconscient de la mère à l’inconscient de l’enfant.

Un dire enterré d’un parent devient chez l’enfant un mort sans sépulture.

Plusieurs personnes ont essayé de l’expliquer :

R. Sheldrake, parle des ondes morphogénétiques (ondes énergiques, vibratoires…) qui peuvent relier des personnes proches entre elles.

J. P Tassin, neurobiologiste, c'est penché sur le sujet, il a montré que des informations pouvaient être transmises en millisecondes, et alors ne peuvent pas être conscientes, effectivement les informations sont conservées dans la mémoire, mais pas en mode cognitif, mais plutôt intuitif. L'événement est partagé sans que personne soit conscient des faits.

G. Rizzalatti et son équipe leur a attribué le terme de « Neurone Miroir » C’est ce que l’on nomme « intuition, empathie, flair ». L’enfant a un sens immédiat du sens de l’action de sa mère ; c’est du raisonnement.

Son histoire...

Tout d’abord, c'est S. Freud qui reconnaît l’importance des liens dans lesquels un sujet évolue (parents et culture) : dans son livre « Totem et Tabou » en 1913, il parle d’un inconscient qui relie les membres d’une même famille.

Ferenczi, lui, parlait de « l’enfant thérapeute de ses parents »

C. G. Jung qui va exposer quant à lui le concept « inconscient collectif », il dira que conscient et inconscient ne se limite pas seulement à l’individu mais existent aussi dans le groupe, dont la famille.

Pour Jung il y a trois niveaux :

-L’inconscient collectif primordial (Ce qui est commun à l’espèce humaine).

-L’inconscient collectif du groupe (Environnement dans lequel on évolue).

-l’inconscient collectif familial (transmis de génération en génération).

À la même époque, un psychiatre et psychanalyste français R. Laforge et le docteur J. Leuba parlent quant à eux de « névrose familiale ».

J. Lacan lui évoque « les symptômes familiaux et inconscients familial »

L. Szondi s’intéresse à la transmission génétique qui conditionne notre vie mentale.

G. Bateson et P. Walzlawick vont mettre en avant le fait que lorsqu’on constate que le membre d’un groupe (famille) présente des troubles psychologiques et comportementaux, le reste du groupe réagissait inconsciemment.

I. Böszörményi-Nagy psychiatre Hongrois émigré en 1950 aux Etats-Unis crée une méthode qui s’appelle « thérapie contextuelle ». Il a grandement travaillé sur le concept de la loyauté.

Naguy expose l’influence des loyautés intergénérationnelles sur la venue d’un symptôme, par exemple : L’échec qui permet de ne pas dépasser le statut social de ses parents.

Les fantômes et la crypte arrivent en 1978 grâce à 2 psychanalystes hongrois N. Abraham et M. Török. Le premier s'est rendu compte qu’une forte proportion de ses malades avaient des symptômes auxquels toute sa formation de psychiatre et de psychanalyste ne l’aidait pas à les soigner.

D. Dumas va d’ailleurs reprendre le terme fantôme. C’est aussi lui qui dans les années 2000 parle de transmission par le phénomène d’identification, tout enfant pour lui fait une identification pour grandir psychiquement, et en s’identifiant, il va prendre tout ce que le parent transporte en lui (neurone, miroir).

A. Jodorowsky dès les années 50 et 60 avait placé l’arbre généalogique au centre de sa vision.

Le psychiatre et psychanalyste S.Fisseron à accès quant à lui ses recherches notamment sur les traumatismes, la honte et leurs séquelles engendrés par l’existence d’un secret de famille

F. Dolto pense que l’être humain est un être de langage s’inscrivant dans le transgénérationnel.

Depuis 1980 B. Hellinger travaille sur l’influence inconsciente du passé familiale dont le symptôme peut venir sur des générations plus tard.

Et, enfin A. Ancelin Schützenberger qui développe le concept dans les années 90, la fidélité inconsciente et le syndrome d’anniversaire, et qui crée l’outil du génosociogramme, outil précieux pour la psychogénéalogie. Je parle d’elle un peu plus haut.

Actuellement, certains chercheurs se penchent sur l’épigénétique, puisque l’on porte les gènes de nos ancêtres, on pourrait en porter aussi leurs émotions. J'en parlerai dans un prochain blog.

conclusion

Au terme de cette exploration de la psychogénéalogie, nous sommes appelés à reconnaître l'impact puissant des héritages psychiques qui façonnent notre identité. La découverte des mécanismes subtils qui tissent la toile du passé, du présent et de l'avenir nous ouvre les portes de la compréhension de soi.

La psychogénéalogie émerge comme une boussole, révélant comment les schémas familiaux, les secrets bien gardés et les traumatismes non résolus résonnent en nous. Plus crucial encore, elle nous offre la clé pour prendre en main ces influences, pour conscientiser. et transformer les chaînes du passé en autant d'opportunités de croissance personnelle.

Alors que vous vous apprêtez à plonger dans les profondeurs de votre propre histoire, à démêler les fils du passé pour tisser consciemment le fil de votre destin,

Elle peut vous libérer des chaînes du passé et vous guider vers une compréhension plus profonde de vous-même. Peut-être, au fil de cette quête, vous découvrirez les trésors cachés de votre histoire familiale, dévoilant ainsi la voie vers une vie plus authentique et épanouissante.

En définitive, la psychogénéalogie nous offre parfois l'opportunité de devenir les auteurs conscients de notre propre histoire, transcendant les ombres du passé pour écrire un récit de vie empreint de compréhension, de libération et d'épanouissement.